Contemplons aujourd’hui la spontanéité de la bonté de Jésus et la confiance absolue d’un païen. Matthieu déroule devant nous la journée harassante de Jésus, journée comme nous en connaissons parfois aussi. Jésus se laisse sans cesse interrompre et déplacer, il écoute et agit en fonction de ses interlocuteurs.
Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement : Un centurion exprime à Jésus la détresse de son serviteur, sans lui demander de le guérir, de la même manière que Marie à Cana exprimait un simple constat : Ils n’ont plus de vin. Premier acte de confiance … Jésus saura … Et Jésus, spontanément se propose d’aller le guérir.
Dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri : avec ses propres mots, ce romain, païen, exprime le mystère de la parole créatrice et recréatrice. Dieu parle et cela est, il commande et cela existe (Ps 33, 9). Deuxième acte de foi … Jésus alors admire la foi de cet étranger, Dieu admire la foi d’un homme ! Et Jésus fait la volonté de ce dernier, Dieu fait la volonté de l’homme quand il s’en remet à lui !
Et le soir, Jésus guérit encore et encore … il se laisse déranger, se laisse déplacer, ne compte pas et ne programme pas. Aurons-nous la même spontanéité de la bonté ? Saurons-nous nous émerveiller de la foi de l’autre, de l’étranger ? Aurons-nous le même souci de la détresse du plus souffrant ? Alors, peut-être prendrons-nous place au festin du Royaume avec tous ceux qui croient en acte et en vérité.
Un commentaire
SEIGNEUR, JE NE SUIS PAS DIGNE QUE TU ENTRES SOUS MON TOIT, MAIS DIS SEULEMENT UNE PAROLE ET MON SERVITEUR SERA GUÉRI … « RENTRE CHEZ TOI, QUE TOUT SE PASSE POUR TOI SELON TA FOI » (Mt 8, 5-17). C’est la foi de l’Homme qui attire à soi la grâce divine, ou plutôt, la grâce divine est la réponse à la foi humaine. Même si la grâce divine nous précède, elle attend toujours notre engagement de foi, afin de se déployer et nous révéler ses secrets et ses richesses. DIEU nous juge, nous aime et nous comble à la mesure de notre foi et de nos actes. La grâce divine se déploie au fur et à mesure que s’éveille la foi de l’Homme. Plus l’Homme se fait petit, humble, priant et disponible devant DIEU, plus aussi il est en mesure d’accéder aux mystères divins et même de trouver une place dans le cœur de DIEU. Le centurion se distingue par sa petitesse, son humilité et sa supplication confiante. Grand aux milieux des hommes, il se fait petit devant DIEU ; chef pour les siens, serviteur pour DIEU ; donneur des ordres, il en reçoit de DIEU. Celui qui commande, est aussi celui qui se soucie de ses serviteurs ; preuve que son service ne vise pas à opprimer, puisqu’il respecte la dignité de ceux dont il a la charge. L’autorité n’exclut pas la charité ou encore la responsabilité envers le serviteur. Le pouvoir n’empêche pas de prendre soin de ceux qui sont affaiblis, malades, en difficultés. Car, aimer c’est aussi veiller sur ceux dont on a la responsabilité. En reconnaissant sa petitesse, le centurion confesse aussi sa limite, son indignité, face à la grandeur de DIEU. Mais, en confessant sa limite et son indignité, il s’ouvre à l’amour divin. Et c’est au travers de la sincérité de ce cœur aimant, que DIEU accorde toute grâce à l’Homme. Il faut se vider du superflu et de tout orgueil, afin d’être comblé de la grâce divine. Il faut s’ouvrir, pour accueillir et recevoir. Et l’Homme n’est comblé que dans la mesure où il est sincère avec soi-même et vrai avec DIEU. Bon week-end de méditation et de repos
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua