HOSPITALITÉ SANS RÉSISTANCE
Surprenante hospitalité de Jésus qui à la première demande d’un païen voulant sauver son serviteur obtient une réponse et une disponibilité immédiate : « je vais aller moi-même le guérir » (v.07) !
Pourtant quelques chapitres plus tard, au cri de la femme de Canaan venue le chercher pour guérir sa propre fille, il restera silencieux, puis luis assénera un humiliant : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mt 15,24).
Visiblement cette femme criant – pour la vie de sa propre chair et son propre sang – l’importune, dérange ses plans… tandis que le centurion plaidant « gratuitement » pour un sans grade appelle sa compassion et la finalité de sa mission : « Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux » (v.12).
La clef de cette hospitalité révélée par une admiration sans borne de la part du Sauveur est la foi immense d’un homme qui ne fait pourtant pas partie du Peuple élu… « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi » (v.10).
C’est la confiance du centurion en Jésus sublimée par son humilité de ne pas vouloir déranger le Maître ainsi que l’espérance en sa seule parole, sans filet, sans acte « magique » ni preuve de sa puissance, qui fait agir Jésus promptement. Et cette dynamique de guérison, ce flux de vie qui sort de lui déborde la simple requête du centurion pour toucher la belle-mère de Pierre (v.15) et tous les malades ou possédés qu’il rencontre (v.16).
La foi ouvre la porte de l’hospitalité divine. C’est aussi l’expérience et l’enseignement du Carmel que par la foi seule et nue, nous touchons Dieu et que Dieu nous élève à Lui. « La foi n’est autre que Dieu haussant l’âme au cœur de la vie divine » écrit Iain Matthew.
« […] en effet, nous cheminons dans la foi » (2Co 5,7).
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