Jésus à la vue des grandes foules qui l’entouraient, passe sur l’autre rive, dans la Décapole, en terre païenne. « Il a pris sur lui nos infirmités et s’est chargé de nos maladies. » nous dit l’évangéliste. Et voici que viennent à sa rencontre « deux démoniaques si dangereux que personne ne pouvait passer par ce chemin-là. » Tellement possédés qu’ils ne sont plus des hommes mais des démoniaques, impurs, sortant des tombeaux ! C’est à ce mal-là que Jésus s’affronte, c’est de cette déchéance dont il les délivre. Devenus « Deux hommes » dans l’éblouissante lumière de Dieu, à son image, ils annonceront les merveilles que le Seigneur a fait pour eux dans sa miséricorde. Jésus envoie les esprits impurs dans un troupeau de porcs qui, symboliquement, sans doute, se précipite du haut de l’escarpement dans la mer. Cela n’est pas sans évoquer le douloureux moment où Jésus, alors qu’il annonçait la bienveillance de Dieu envers les païens, fut chassé de la synagogue : « Tous furent remplis de colère. Ils se levèrent… le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline pour le précipiter en bas ». (Lc 4) « Il s’est fait malédiction pour nous », écrira aussi l’apôtre Paul. Ainsi la vie de Jésus est l’annonce d’une Heureuse Nouvelle, sans cesse contredite, qui se heurte violemment au Mal environnant manifesté dans l’attitude des scribes et des pharisiens.
Est-ce tellement différent aujourd’hui ? Sous un tout autre mode, les événements interrogent. Un mal plus pernicieux qu’un virus empoisonne notre société si insouciante, au mépris de ceux qui vivent dans une intolérable misère Mais partout, des femmes et des hommes se lèvent pour rendre à l’autre sa dignité d’homme à l’image du Très-Haut, au prix d’un combat, au prix de leur vie.
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