À la question des disciples de Jean, Jésus répond par une autre question qui les fait passer vers une logique « nouvelle » du jeûne. Dans sa réponse-question, Il trace tout le dessein du Salut de Dieu pour son peuple.
Dans l’Ancien Testament, le peuple était présenté comme « épouse » à la recherche de son Époux. Son chemin était marqué par plusieurs traversées : des exodes continuels, un exil, voie de purification et de retour à l’essentiel, une conversion sans arrêt exprimée par le jeûne, les cendres et les pénitences.
Arrive le jour où l’Époux fait irruption du temps, se manifeste comme un Kairos, un aujourd’hui qui ne s’achève pas. Il établit avec son épouse, tant aimée et cherchée, une alliance éternelle faite non pas par le sang des holocaustes, mais par son propre sang. Pour elle, Il se donne jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur la croix, lieu où les noces sont célébrées.
Et de ce fait, le peuple-épouse est à jamais lié à Dieu : il n’a plus besoin d’eau ou de pain pour être rassasié ; il n’a plus besoin de soleil pour l’éclairer le jour, ni la lune pour la nuit, Dieu est sa lumière ; il n’a plus besoin de garanties, ni de ressources matérielles ; n’ayant rien, Dieu est le Tout. Il entrera pour toujours dans la « liturgie éternelle » et tout son être sera un corps donné et mangé, offert sur l’autel du monde.
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