L’HEURE DU SALUT
Dans ces deux récits enchâssés l’un dans l’autre, qui donne un effet de simultanéité, très contemporain et propre à notre temps, où tout va si vite et où le temps chronos s’emballe, la présence de Jésus agit comme un hors temps. Ce récit de Matthieu nous fait le cadeau d’une présence éternelle qui casse le flux des jours ; et de ce qui lui est contingent : la mort et la maladie.
« Tandis que », « à l’instant », « à l’heure même », sont trois repères temporels hors du temps humain.
– « Tandis que Jésus leur parlait » (v.18) : c’est le temps du Verbe, qui se déploie de toujours à toujours. Le temps n’est pas au deuil… l’époux est là au milieu d’eux (v.15).
– « Ma fille est morte à l’instant » (v.18) : l’irruption du notable comme celle de la mort semble interrompre l’énergie divine. Mais Jésus se lève et le suit (v.19), à la mort annoncée, il adopte une posture de vie. « Se lever » c’est déjà être ressuscité, comme « suivre » le chemin des hommes c’est refuser la prostration ou la sidération du mal. Le Verbe continue sa course, la Parole est aussi acte.
– « Et, à l’heure même, la femme fut sauvée » (v.22) : la guérison de la femme comme le relèvement de la jeune fille sont instantanés. Ils marquent l’heure de Jésus. Cette heure de tous les possibles qui déchire le voile obscure du péché et du mal.
Savons-nous aussi repérer dans notre réel et dans notre quotidien les lumières reçues, les traces d’une présence plus forte que la mort ?
La Bonne Nouvelle du Salut pour tous les hommes est en marche, et elle est bien plus grande que les maladies et que la mort : « et la nouvelle se répandit dans toute la région » (v.26).
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