Quand Jésus fait le tour des villes et des villages, les multiples rencontres qui emplissent ses jours et même ses nuits, n’en finissent pas de le toucher au plus intime. Il ne cesse d’annoncer aux assoiffés et blessés de la vie, une heureuse nouvelle, il leur prodigue des paroles qui libèrent, et il les guérit de tout ce qui les lamine. Ce travail semble sans fin et laisse celui qui l’exerce toujours démuni devant tant de désorientés. « Moisson abondante » dit Jésus. Qu’est-ce à dire ? Qui a-t-il donc à moissonner, à récolter, dans ce monde de désespérés ? Précisément tout ce qu’il y a à sauver, à protéger, à guérir et purifier en chacun ou chacune des « brebis », comme nous nomme celui qui a l’âme d’un bon guide, d’un pasteur remué aux entrailles.
Quelque déroutant que soit ce monde, avoir pour loi de ne pas le blesser, de ne pas le tordre. Avoir pour loi de veiller auprès, de tenir tout près éveillé. (…) Eveillé est celui qui veille auprès de toute vie avec la même inlassable attention. Eveillé est celui qui laisse naître le monde, s’y tenant avec son regard pour le rendre habitable, semant les graines de son rêve dans cette terre toujours nouvelle et sans attendre. Eveillé » est celui qui ne cherche pas d’ailleurs à ce monde naissant ; connaît l’éveil celui qui connaît les veilles et s’y livre sans rien garder de côté, sans en secret vivre d’autres échappées. C’est ainsi que Jésus vit sa vie : sans réserve et sans échappée.
Que Jésus nous ouvre les yeux afin que nous discernions tout ce qui peut être sauvé en tous et chacun. Que ce que nous apprenons de lui se transforme par nous, comme par lui et avec lui, en nourriture de vie.
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