« Matthieu est un publicain méprisé par les pharisiens, par les bons juifs de son époque. Et voilà que le Seigneur l’appelle et bouleverse sa vie. Et immédiatement, il répond et il convoque ses amis. Et voilà que Jésus s’assied à la table des pécheurs.
Le Seigneur dépasse toujours tout ce que nous pouvons imaginer de lui. Il nous appelle toujours au-delà. Il nous appelle toujours à l’élargir l’espace de notre tente. Les pécheurs considérés comme impurs étaient rejetés et voilà que le seigneur devient leur compagnon ». (De l’homélie du Père Gui Lauraire lors de la profession perpétuelle de Sr Marie Guillaumin)
Aujourd’hui encore, le pape François nous invite à rompre nos « schémas ennuyeux », à aller aux périphéries humaines, vers les plus « pauvres », vers les « rejetés », à découvrir le Christ en eux, à se laisser évangélisés par eux, à découvrir que le Christ a pris place à leur table, en leur vie.
Chaque fois que nous revenons à la source, à cet appel premier « suis-moi », nous nous reconnaissons pécheurs pardonnés, pèlerins de la miséricorde, invités pour vivre non pour nous-mêmes mais pour Dieu et pour nos frères.
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« SUIS-MOI. » L’HOMME SE LEVA ET LE SUIVIT … COMME JÉSUS ÉTAIT À TABLE À LA MAISON, VOICI QUE BEAUCOUP DE PUBLICAINS ET DE PÉCHEURS VINRENT PRENDRE PLACE AVEC LUI ET SES DISCIPLES (Mt 9, 9-13). Le Bien attire le bien, de la même manière que le Mal exerce son pouvoir sur tout ce qui a un penchant vers le mal. Le Bien attire à lui, afin de contaminer tous ceux qui entrent dans son univers. Il y a donc de grande chance que celui qui s’exerce à tendre vers le Bien, soit transformé positivement de l’intérieur et soit désormais capable d’agir selon le bien. Ceux qui vont à DIEU sont certainement attirés par quelque chose qui ne peut être trouvé ni obtenu nulle part ailleurs. Tout comme beaucoup aussi y vont, parce que DIEU a les mains et le cœur ouverts, pour accueillir tout le monde. Chacun y trouve une place, du moment où nous ne nous jugeons pas déjà nous-mêmes, et aussi longtemps que LUI aussi ne le fait. Les pécheurs y vont, certainement parce qu’ils trouvent des bras accueillants, face à une société et à des communautés hostiles qui les jugent, les rejettent et les condamnent. Ils y vont aussi parce que DIEU est le médecin venu, non pas pour les bien-portants, mais pour les malades. Or, ce n’est pas le médecin le premier à identifier le malade, mais le malade lui-même ; c’est-à-dire celui qui est capable d’affronter les zones obscures, ainsi que les résistances de sa vie, pour découvrir ce qu’il y a à améliorer, à corriger, à guérir, les blessures qu’il faut panser. Car, l’ouverture et la sincérité sont les premiers pas vers une meilleure guérison. Et au milieu de cette foule hostile, qui ne veut que des personnes parfaites, sans tâches ni marques de péchés, DIEU a le courage de s’approcher du pécheur, pour l’inviter à le suivre. En appelant ainsi le pécheur à le suivre, c’est-à-dire, à suivre la voix de la Vérité, le chemin de la perfection, DIEU invite en fait l’Homme à entreprendre un parcours de foi, de conversion et de transformation intérieure. Car, ce n’est pas en excluant, en stigmatisant ou encore en jugeant les égarés, qu’on les change et qu’on gagne leurs cœurs, mais, en tendant la main, en affrontant avec eux leurs faiblesses et leurs dérives. Ce n’est pas en cachant la lumière qu’on la diffuse, mais en la mettant sur le lampadaire, pour qu’elle brille pour tous ceux qui sont dans les ténèbres et dans l’erreur. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
JÉSUS VIT UN HOMME, DU NOM DE MATTHIEU, ASSIS À SON BUREAU DE COLLECTEUR D’IMPÔTS. IL LUI DIT : « SUIS-MOI. » L’HOMME SE LEVA ET LE SUIVIT… JE NE SUIS PAS VENU APPELER DES JUSTES, MAIS DES PÉCHEURS (Mt 9, 9-13). Il faut un motif réellement clair et fondé, pour accepter quitter son bureau de collecteur d’impôts et suivre un Homme, dont la seule richesse qu’IL a à offrir, est l’annonce du règne de DIEU ou la Bonne Nouvelle et la promesse de la vie éternelle. Mais, peut-être faudrait-il voir si le contenu de cette Bonne Nouvelle ne vaut pas plus que tout autre chose et qui puisse porter Matthieu à tout abandonner, pour suivre JÉSUS. Chaque vocation est un mystère, tout comme chaque choix a toujours quelque chose de personnel. Mais, chacun choisit selon les motifs et le sens qu’il désire donner à son existence : soit nous choisissons pour un bien-être corporel, physique ; ou alors pour entraîner notre âme et notre esprit à s’approcher des biens spirituels plus grands. Suivre le CHRIST, en abandonnant son bureau de collecteur d’impôts, c’est de la part de Matthieu, se faire violence, sacrifier un bien pour un autre bien plus grand. Car, suivre DIEU ce n’est pas simplement écouter un appel, mais davantage se conformer à une vie, marcher sur les traces du Maître, se laisser transformer de l’intérieur, devenir une créature nouvelle. Dans la mesure où suivre c’est emprunter un chemin, en renonçant à un autre. Et entre l’appel du CHRIST et la réponse à l’appel, Matthieu n’a pas un temps d’hésitation, signe qu’il était déjà habité par un désir fort de changer de vie, mais quelle vie ? C’est le passage du CHRIST qui vient rompre une vie de soupçon et incertaine, illuminer ses zones d’ombre et le libérer d’un métier qui faisait de lui l’ennemi du peuple et le défenseur des intérêts de l’autorité en place. Suivre le CHRIST constitue donc pour lui un nouveau départ, pour passer de pécheur à juste, car seuls les pécheurs courageux auront la force d’entendre cet appel intérieur et se laisser guider par la voix du cœur et de la miséricorde divine. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua