Jésus vit un homme du nom de Matthieu – « cadeau de Dieu » en syriaque ? – appelé ainsi par lui-même. Les autres évangélistes indiquent son nom plus honorable, Lévi qui suggère qu’il est issu d’une lignée sacerdotale.
Cette fois encore, c’est le regard de Jésus qui attire notre attention. Il passe et il voit. Et sa façon d’en-visager met debout, ressuscite un homme mis au ban de la société juive bien-pensante et trop bien agissante ! Ce publicain collecteur d’impôts est une personne haïssable puisqu’elle collabore avec la puissance romaine occupante et garde pour elle une partie des taxes collectées.
Voilà que cette rencontre est suivie d’un repas auquel sont conviés des ‘pécheurs’. C’est un moment de partage du pain pour vivre, mais aussi de la parole, des amitiés et solidarités et cela crée une communauté de laquelle s’excluent évidemment les pharisiens qui ont des raisons si religieuses de ne pas prendre part à ce festin. Impossible de fréquenter ces hommes, ces non-juifs ou ces juifs à la marge et qui ne suivent pas bien, voire pas du tout les préceptes de la Loi.
Jésus renverse les arguments de ces bien-pensants et les sort de cette manière binaire de classer les hommes, justes ou pécheurs. Voilà qu’il parle de malades, de bien-portants mais surtout de médecin. Il invite chacun à sortir d’un ‘ ou bien ou bien ‘, à sortir de la dualité qui empêche la vie de circuler.
Que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent et comprennent qui est ce médecin et quelles relations il entretient avec tous et chacun.
Nous voilà donc conviés ‘aux frontières’ pour vivre la rencontre de cet Autre qui guérit, des autres trop différents, et de nous-même qui refoulons et tentons de cacher nos petitesses, nos mesquineries, notre péché.
« Tu as aimé Seigneur cette terre » ! Heureux ceux qui se laissent inviter au repas du Seigneur.
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