A la vue des foules, Jésus en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis sans berger (9,36), dispersées, isolées, errantes, à la merci des prédateurs. La figure du berger qui vient rassembler, prendre soin et conduire les brebis parcourt toute la Bible. Le Seigneur suscite à la tête du troupeau celui qui les fait entrer et sortir (Nb 27,17), pour finalement venir lui-même (Ez 34,15-16) en Jésus (Jn 10,14).
C’est dans les pas de l’Unique Berger que sont envoyés les douze recevant de faire comme lui : proclamer la Bonne Nouvelle (9,35// 10,7), guérir toute maladie et toute langueur (9,35//10,1), accomplissant les signes donnés à Jean-Baptiste comme preuve de Celui qui vient (10,8// Mt 11,5).
Que vient faire alors l’image de la moisson (9,37-38), traditionnellement une image du jugement dernier ? Peut-être que ce détour par la prière et l’image de la moisson, vient rappeler à tout apôtre zélé qu’une part demeure au-delà du fruit de ses efforts, de son travail, car « qu’il dorme et qu’il se lève, nuit et jour, la semence germe et pousse, il ne sait comment ‘Mc 4,27). La prière est ce temps privilégié pour s’ouvrir à la contemplation de ce qui est donné, de ce qui pousse : « Levez les yeux et regardez les champs sont blancs pour la moisson » (Jn 4,35).
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