L’Evangile des passants
Il y a le paradoxe d’une double identité dans l’Evangile de ce jour.
Une très ferme stabilité dans le mouvement qui nous fait converger comme disciples, vers Jésus, pour recevoir le don d’une autorité et notre nom nouveau : « Ayant fait venir les douze disciples, Jésus leur donna autorité… Voici les noms des douze… ».
Par cette convergence consentie vers Jésus, nous sommes arrachés à l’exil pour vivre davantage et de façon radicalement nouvelle, pour être libérés de la prison de l’immobilité, pour être jetés, envoyés au milieu du monde.
« Ces douze, Jésus les envoya… »
Second volet de notre identité : nous nous découvrons comme êtres de passage, fondamentalement, arrachés au souci de nous-mêmes, voués à une existence-pour-les-autres. Nous entrons en itinérance : nous quittons la sécurité du port vers la haute mer, nous lâchons les amarres, nous sommes portés par le courant irrésistible du don sans retour de Celui qui a tout quitté pour traverser et cheminer dans nos exils humains.
Passants, nous devenons passeurs d’Evangile, pour faire sauter verrous et enclaves, chemin faisant : nous perdons la sécurité du port, nous sommes gagnés, avec d’autres, retrouvés, enrichis dans l’espérance de Celui qui vient.
« En chemin, proclamez que le règne de Dieu s’est approché. »
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