Est-il chose plus belle sinon un homme qui a acquis une certaine sagesse au prix des aléas de la vie, traversés vaille que vaille ? L’homme biblique est de ceux-là, et Dieu le bénit : « Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse, l’homme qui acquiert l’intelligence ! » (Pr 3, 13). Heureux cet homme, heureux ses proches qui recueillent la paix qui se dégage de ces gens à même de prendre des décisions pondérées, ajustées, aux antipodes des points de vue absolus du temps de notre jeunesse !
Comment comprendre dès lors ce que Jésus nous dit des mystères du Royaume « cachés aux sages et aux intelligents » mais révélées aux « tout-petits » ? Peut-être que Jésus fait en réalité un constat, celui de pharisiens et docteurs de la loi encombrés, voire enfermés dans leur savoir, à côté de tout-petits (de la société de son temps) qui semblent accéder de plein pied aux mystères du Royaume : « En vérité je vous le dis, les publicains et les prostituées arrivent avant vous au Royaume de Dieu » (Mt 21, 31) ; « En vérité, je vous le dis, chez personne je n’ai trouvé une telle foi en Israël ». (Mt 8, 10) ;
Mais il y a plus. C’est le double usage du mot « révéler » qui le suggère : les mystères du Royaume sont révélés aux tout-petits (v 25) et « nul ne connait (au sens biblique) le Père sinon le Fils et celui à qui le Fils veut bien le révéler ». Autrement dit, la connaissance de Dieu et des mystères du Royaume sera toujours de l’ordre d’un don. Qui l’accueille n’est-il pas sur le chemin de la foi, chemin « de confiance et d’abandon par lequel l’homme renonce à compter sur ses pensées et sur ses forces (sagesse et intelligence ?), pour s’en remettre à la parole et à la puissance de Celui en qui il croît » (BJ, note b en Mt 8, 10) ?
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