« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau… »
Combien de fois ont-ils entendu cette invitation, les abattus par la souffrance, les écrasés sous le poids de l’histoire ? Ne vont-ils pas nous rétorquer : « Où est-il ton Dieu ? » (Psaume 42). Et nous-mêmes, à certains jours, nous « murmurons », comme le peuple égaré dans le désert : « Dieu est-il avec eux, Dieu est-il avec nous, oui ou non ? » (Exode 17,7) Il y a vraiment de quoi se laisser enfermer dans le pessimisme ! Il y a de quoi laisser notre regard s’obscurcir à la vision de ces longues files d’errants sur mer et sur terre ! Il y a de quoi désespérer face à ces hommes, femmes et enfants qui piétinent dans la boue et le froid de nos camps de transit !
Et pourtant, l’Evangile de ce jour s’ouvre pour nous sur un appel : « Venez à moi… ! » Face aux désastres de la violence et aux exodes sans orient, l’Evangile annonce un Nom nouveau, celui de Jésus « doux et humble de cœur », « un » de ce peuple des exclus de notre temps qui n’a pas de « pierre où reposer sa tête ». Celui-là vient briser la logique implacable de l’injustice…
Garder les yeux fixés sur le corps de Jésus, jeté sur les routes de Palestine avant même sa naissance, pour être dénombré parmi la multitude des pauvres…
Garder les yeux fixés sur Jésus en pleine humanité, déposé sur la terre et la paille des humbles, dès son premier cri avec les sans-abri…
Garder les yeux fixés sur Jésus, banni dans l’exil, en fuite sur les routes incertaines, menacé par la violence meurtrière du dictateur…
Prier avec le psaume 42 (cliquer)
Pour réfléchir, méditer, intercéder avec le texte de C. Ducoq et le tableau de Chagall
© Marc Chagall, L’Exode
L’Evangile tourne nos regards vers un autre possible : en cet Avent, l’espérance nous est ouverte !
Lire le poème, écouter le chant « Fais paraître ton jour » (Didier Rimaud)
Fais paraître ton Jour,
et le temps de ta grâce,
Fais paraître ton Jour :
que l’homme soit sauvé !
- Par la croix du Fils de Dieu, signe levé qui rassemble les nations,
Par le corps de Jésus-Christ dans nos prisons, innocent et torturé,
Sur les terres désolées, terres d’exil, sans printemps, sans amandier. - Par la croix du Bien-Aimé, fleuve de paix où s’abreuve toute vie,
Par le corps de Jésus-Christ, hurlant nos peurs dans la nuit des hôpitaux,
Sur le monde que tu fis, pour qu’il soit beau, et nous parle de ton nom. - Par la croix du Serviteur, porche royal où s’avancent les pécheurs,
Par le corps de Jésus-Christ, nu, outragé, sous le rire des bourreaux,
Sur les foules sans berger et sans espoir qui ne vont qu’à perdre cœur. - Par la croix de l’Homme-Dieu, arbre béni où s’abritent les oiseaux,
Par le corps de Jésus-Christ recrucifié dans nos guerres sans pardon,
Sur les peuples de la nuit et du brouillard que la haine a décimés.
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