Révélation d’un Nom secret
« Père, je proclame ta louange… »
La déclaration solennelle de Jésus s’inscrit au cœur d’un dialogue, au cœur de sa relation filiale à ce Père qu’il invoque et dont il connaît le Nom secret. C’est au nom de cette filiation, qui fait de lui un Unique, que Jésus appelle ceux « qui ploient et peinent sous le fardeau », c’est-à-dire « les enfants ». Ceux qui connaissent et éprouvent le poids de leur oppression et qui, justement, se situent à l’opposé des « sages et intelligents », c’est-à-dire de ceux qui se croient déjà libres et n’éprouvent aucun besoin d’être tirés de leur enfermement. Ceux-là demeurent hermétiques à toute révélation, aucun secret ne leur sera dévoilé…
Mais de quelle révélation s’agit-il ?
« Cela », qui demeure caché à certains immobiles dans leur autosuffisance et leur identité close sur eux-mêmes, ne serait-ce pas un consentement à effectuer un passage libérateur ?
Le passage d’une existence insupportable et pesante, d’une existence d’esclave à la filiation reçue de l’Unique, le Fils Bien-Aimé du Père : « Si c’est le Fils qui vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8,36).
Le passage de l’état d’Infans (enfant qui n’a pas droit à la parole) à une relation filiale entière, plénière qui donne de vivre dans le « repos ».
Ce passage s’effectue dans une double reconnaissance, une double attestation : le Père reconnaît l’enfant et l’établit dans la filialité ; l’enfant laisse se dévoiler en lui le visage du Père et entre dans la filiation, à l’image du Fils Premier-né.
Car, tant que nous portons en nous une représentation d’un père oppressif, c’est-à-dire d’une origine enfermante et jalouse de notre autonomie, nous demeurons des « enfants-esclaves » et nous ployons sous le fardeau de notre imaginaire suspicieux, ou sous le joug d’une arrogance de sagesse et d’intelligence qui ne sauraient nous libérer…
Venir à Jésus c’est passer en cette libération qui nous révèle le secret de notre véritable identité.
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