Circuler dans l’espace de la joie
Deux petites paraboles successives qui appellent notre attention grâce à leur progression : dans la première, le Royaume semble identifié à un trésor, alors que dans la seconde l’attention porte sur le mouvement d’un être humain singulier.
Or, ce qui importe dans l’image du trésor n’est pas tant l’objet et sa valeur, ce sont les déplacements que produit sa découverte : un trésor « trouvé » sans aucune recherche préalable, et dont le caractère doit demeurer « caché ». Un trésor donc qui ne fera l’objet d’aucun échange mais qui oblige à perdre, à liquider toute possession antérieure parce qu’il se révèle sans prix.
« Il le cache à nouveau, et dans sa joie, il s’en va, met en vente tout ce qu’il a, et il achète le champ ».
Tout perdre pour circuler dans l’espace de la joie ! Une joie qui se dilate dans un départ, en marchant…
Cette perspective d’un mouvement de tout l’être se confirme avec la deuxième parabole : « Un marchand qui trouve une perle sans prix, s’en va et vend tout ce qu’il possède… ».
Là encore, la valeur marchande de l’objet-« perle » disparaît au profit de l’entrée dans un mouvement de pure gratuité.Pour n
ous aujourd’hui, il ne s’agit donc pas d’accumuler trésor et perle, fussent-ils les figures du Royaume, mais d’entendre que rien d’autre ne peut revêtir un prix quelconque à nos yeux et donc ne peut être possédé, à côté ou en surplus.
Le Royaume de Dieu ne saurait être un territoire où entrer et demeurer, mais bien plutôt un engagement singulier, unique, sans partage.
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