Matthieu20,1-16

matthieu20_1-16
Evangéliaire byzantin, 11ème siècle

Dans l’espace de la gratuité

La parabole qui nous interpelle aujourd’hui est celle du grand malentendu !
Indignation et méconnaissance de qui demeure centré sur ce son droit – le juste salaire, certes, mais dans une logique quantitative. Nous voici dans notre monde de rendement et d’efficacité, plus encore dans des relations que nous entendons maîtriser de bout en bout. Dans une telle position, pas de place pour la gratuité d’une invitation pour tous à la prodigalité du Donateur : cette colère traduit une méconnaissance du don de grâce et surtout du Père de toute grâce.

Cependant cette grâce ouverte à tous, sans discrimination, est vraiment le signe d’autre chose : une persistance du don que nul calcul ne saurait arrêter, une surabondance du don qui veut s’étendre à la multitude. Et si ce Maître de la vigne se révélait Père de tous ? Si son désir, au-delà de toute convention, était d’ouvrir sa joie, la joie du Royaume, à tous les enfants de Dieu dispersés ? « Je veux donner au dernier autant qu’à toi… Ton œil est-il mauvais parce que moi je suis bon ? » L’entrée dans l’espace de la gratuité ne dépend plus d’une préséance, d’un ordre conventionnel ou comptable ; elle dépend de la générosité et de la bienveillance sans limite de Celui qui appelle.
Face à cet« échange » paradoxal, qui n’impose rien mais attend une libre réponse de chacun, pour que tous aient part à l’héritage, nous pouvons comprendre la réponse incisive du Maître : « Prends ce qui te revient et va-t’en ».

En présence d’un tel Père, seul le regard inclusif de libre gratitude peut nous donner accès à l’espace du Royaume !

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