« Qui donc peut être sauvé ? »
Jésus vient de faire la rencontre du « disciple idéal ». Un homme pieux qui a pratiqué la loi de Moïse dans toutes ses dimensions : le respect de toute vie, l’amour du prochain. Nous apprenons que c’est un homme jeune d’où la naïveté de sa réponse : « Tout cela, je l’ai observé. Que me manque-t-il encore ? » Mt 19,20. La vie se chargera de lui apprendre qu’il est un être de manque et c’est précisément dans le consentement à ce manque qu’il deviendra humain et fils de Dieu. Nous ne savons pas exactement ce qui a rendu ce jeune homme triste au point de se détacher immédiatement du Maître qui l’avait regardé avec amour. Mc 10,21
Une chose est sûre : « Il avait de grands biens. » Cet homme n’imaginait pas manquer un instant ni de biens ni de vertu. Pierre et les disciples ne sont pas non plus indemnes de toute illusion. « Eh bien ! Nous, nous avons tout laissé et nous t’avons suivi. Qu’en sera-t-il donc pour nous ? » Mt 19,27 L’Evangile nous dit combien de chute, de trahison, de reniement émaillent la vie du disciple, Pierre et les autres. Pour autant, Jésus ne cesse de venir à nous avec ces paroles : « Va, vends, donne…puis viens, suis-moi ! » Mt 19,21
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UN RICHE ENTRERA DIFFICILEMENT DANS LE ROYAUME DES CIEUX … ENTENDANT CES PAROLES, LES DISCIPLES FURENT PROFONDÉMENT DÉCONCERTÉS, ET ILS DISAIENT : « QUI DONC PEUT ÊTRE SAUVÉ ? » (Mt 19, 23-30). Le royaume des hommes ou royaume terrestre diffère à bien des égards du royaume de DIEU ou royaume céleste. Pour le premier, son acquisition relève souvent du pouvoir et de la grandeur des richesses accumulées. Mais pour le royaume des cieux, la réalité est toute diverse. Même les plus riches se trouvent en difficulté, car, il faut se défaire, se dépouiller, se rendre plus libre devant les richesses, afin d’y avoir accès. Même les disciples sont déconcertés d’entendre que le riche entrera difficilement dans le royaume des cieux. Si donc, la richesse ne garantit pas l’accessibilité au royaume des cieux, qui donc, peut être sauvé ? À qui revient ce privilège ? Si pour DIEU, la richesse n’est pas un passeport assuré pour le Salut, quel est le chemin à emprunter ? Devenir riche est un désir personnel, qui vient du cœur de l’Homme. Or, le Salut est une initiative qui vient de DIEU. Comme tel, le Salut divin répond à des exigences, qui n’ont rien à voir avec la grandeur des richesses accumulées, encore moins avec notre situation de précarité. Être sauvé ne dépend donc pas du luxe, de la sobriété ou de la pauvreté de l’Homme. Si l’initiative vient de DIEU, elle est surtout visible à travers le respect des commandements et de nos engagements de foi. Or, la foi nous situe au-delà de ce qui est matériel, car elle renvoie avant tout à la qualité de nos relations avec DIEU et avec le prochain. C’est la disposition intérieure à nous laisser transformer par la Parole de DIEU et par ses enseignements ; chose qu’il serait parfois difficile à un riche de s’y soumettre, c’est-à-dire être en mesure de renoncer, de partager ou encore de s’ouvrir à ceux qui sont dans le besoin. L’épisode du jeune homme riche et de son dialogue avec JÉSUS en dit long. Bien souvent, plus on est riche, plus on en veut encore. Ainsi, une cupidité sans fin et esclave nous guette et nous éloigne de l’amour gratuit et d’un possible détachement. Toutefois, ce que les hommes croient impossible, est possible aux yeux de DIEU. L’Homme n’est pas condamné parce qu’il est riche, mais parce qu’il se fait lui-même prisonnier de ses richesses. C’est pourquoi la foi nous soumet toujours à la liberté, même devant les richesses, afin d’être capable d’accéder au Salut, à la première occasion. Le jeune homme riche a eu cette occasion, mais, il s’en est détourné tout triste, tandis que les disciples ne manqueront pas à cet appel du CHRIST. Le Salut est donc un choix délibéré, libre et conscient de chacun. Bonne journée de méditation et de travail
Abbé ACHILLE KANDI, Archidiocèse de Bertoua
– Jésus ! Tu viens au milieu de nous renverser toutes nos fausses valeurs : le dernier devient le premier, le pauvre est promis au Royaume, celui qui n’a plus rien devient riche … Béni sois-tu !
– Jésus ! Tu nous enlèves tout souci de gagner notre salut par nous-mêmes puisque Dieu seul peut nous sauver. Béni sois-tu !
– Jésus, lorsque nous osons quitter, à cause de ton nom, père, mère, frères, maisons … et nos richesses, tu nous promets le centuple et la vie éternelle. Béni sois-tu !