Le chemin de sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Édith Stein) que le Carmel fête aujourd’hui, emprunte quelques détours qui ressemble aux déplacements que la foi de la Cananéenne oblige. L’une comme l’autre se font remarquer par leur confiance en Jésus et leur foi des périphéries à renverser des montagnes, c’est-à-dire à ébranler le cœur de Dieu.

« Dieu venu dans le monde pour sauver tous les hommes » est une affirmation de foi dont les modalités restent ouvertes. Que Dieu par son élection pour un petit peuple de croyants, ou que Jésus par son choix d’un petit noyau de 12 apôtres, révèlent leur divinité en choisissant la propagation de proche en proche en commençant par un noyau de disciples missionnaires qui auront la responsabilité de rayonner la Bonne Nouvelle de proche est le processus courant.

Mais qu’une ou des femmes, pas tout à fait dans les rails – la Cananéenne n’est pas juive, Édith n’est pas chrétienne –, dérogent à l’habitude, soit par leur confiance persévérante, leur recherche constante, leur prière suppliante, leur humilité déconcertante… est pour nous témoignage de l’audace et du courage à l’œuvre brûlant toutes les étapes et passant tous les péages.

Ainsi, celle qui se contentera des « miettes », du peu de Dieu qui aurait pu se perdre, ne sera pas perdue ! L’une comme l’autre se rapproche de Jésus par un raccourci saisissant. L’humble foi obtient tout !

« Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » (v.28).