« Tempête et coup de foudre … »
Voilà trois chapitres que les enseignements de Jésus pleuvent sur les foules et les disciples qui se sont approchés de lui : « Lorsque Jésus eut terminé ce discours, les foules restèrent frappées de son enseignement […] » (v.28). Elles ont reçu un véritable orage d’exhortations et une foudre d’imprécations, tout au long de ce long sermon sur la montagne dont nous méditons aujourd’hui les derniers versets. La dernière partie de son enseignement tombe elle aussi comme un couperet : « Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !” qu’on entrera dans le royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (v.21). La tempête est bien là … Que dois-je faire pour faire la volonté du Père ? Comment l’entendre ? Comment se révèle-t-elle dans mes désirs d’aimer, de me donner, dans les événements que j’affronte, dans les questions que la vie me pose, dans mes choix à poser ?
Les foules ont entendu et écouté Jésus, et il s’agit maintenant de « faire » et de « mise en pratique » (v.24). Comment ne pas nous sentir nous-mêmes ébranlés par l’exigence de ses paroles et par toutes les questions qui en découlent, agitant et malmenant notre petite barque intérieure ?
Oui, c’est être plongés dans la tempête que de nous réinterroger, chaque jour, sur le bienfait et la conformité de nos actes avec le désir de Dieu sur nous. Mais, c’est assurément une bienheureuse tempête, comme un joyeux coup de foudre — au sens de tout faire pour et par Amour. Car c’est justement au cœur et au creux de cette agitation que Jésus reconnaît la force et la fidélité de sa vraie famille : les affamés de Dieu, les chercheurs de Dieu, les fils et filles de Dieu, ses intimes, les cœurs vraiment généreux, ses collaborateurs, ceux qui aiment ce que Dieu aime et qui frémissent à sa Parole … Ceux qui, par grâce, toujours par amour et remplis de reconnaissance, poursuivent leur route enracinés et fondés dans la foi au Christ (Cf. Col 2,6-7).
« J’éprouve une véritable allergie pour toutes les déclarations de foi victorieuses, si foi il y a, c’est plutôt un dérangement de sa vie qu’un appui fort et stable. Si le psalmiste répète : « Dieu est mon roc », c’est bien parce que cela ne va pas de soi et qu’il faut prier. » (Frédéric Boyer, traducteur et éditeur, Bayard, Croire Aujourd’hui, Avril 2008).
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