Les lépreux ont toujours fait peur et ont été exclus de la cité et de la religion.
« Le lépreux, atteint de ce mal, portera ses vêtements déchirés et ses cheveux dénoués.
Il se couvrira la moustache et il criera : » Impur ! Impur ! «
Tant que durera son mal, il demeurera à part : sa demeure sera hors du camp. » Lévitique 13, 45-46.
C’est un homme atteint de cette maladie considérée comme impure, signe de péché qui déclare à Jésus que celui-ci peut le guérir, le purifier. ( Marc 1, 40 – 45 )
Toute société secrète ses parias, ses impurs, ses lépreux, les églises ne manquent pas à la règle. Lorsque le pape a souhaité lever l’omerta sur la vie des couples homosexuels, les réactions ne se sont pas fait attendre. Certains trouvent normal que les divorcés remariés soient exclus de la communion tout en affirmant qu’ils ont toute leur place dans l’église ! Dans les prisons communient, s’ils le souhaitent, des hommes, des femmes qui ont commis des horreurs mais qui ne se résument pas à leurs actes. Nos églises sont » tenues » souvent par des femmes remerciées par la hiérarchie masculine qui leur refuse la possibilité, pour celles qui le voudraient, de baptiser, de marier , de prêcher comme les diacres.
Ces lépreux modernes, me direz vous, ne sont pas traités comme au temps de Jésus, certes mais les traitons nous bien ?
Le patriarche orthodoxe d’Alexandrie en Egypte a déclaré à propos des personnes homosexuelles : » L’église est un havre d’amour et non un tribunal. »
Jésus n’a pas fait un discours au lépreux , il fut » saisi de compassion » » pris aux entrailles « , il voit un homme malade, malheureux, exclu et il le relève. Le patriarche d’Alexandrie nous redit que les exclusions, les dominations morales, religieuses, rituelles risquent toujours de masquer l’essentiel du message de Jésus : sa Bonne Nouvelle est pour chacun, chacune quelles que soient nos vies. Mais l’évangile va plus loin, l’exclu, le lépreux devient un annonceur de la Bonne Nouvelle.
Il est le témoin de la bonté, de la compassion de Dieu à son égard.
Œuvrons, prions pour que, dans notre église, ceux qui ne vivent pas comme nous soient reconnus et manifestent la tendresse du seigneur pour chacun, chacune.
Jacques Thierry
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