Un berger qui ne nous prend pas pour des moutons !
Jésus se déclare » le bon pasteur, le vrai berger. »
Ce mot » berger » rappelle des souvenirs récents dans notre église liés à des scandales sexuels, à des phénomènes d’emprise. Dans quelques communautés nouvelles charismatiques, mais ce n’est pas réservé aux charismatiques, des bergers, des bergères se sont révélés être des loups, des louves terrifiantes.
Ce rappel, triste mais nécessaire, doit nous aider à revenir à l’essentiel : seul Jésus est le véritable berger, et il ne faut jamais lui substituer quiconque.
Des saints, des proches sont des étoiles qui nous mènent non pas à eux mais au Christ ressuscité.
Le meilleur pape, Thérèse de Lisieux, François d’Assise ont pris Jésus comme berger et n’ont pas pris sa place.
Jésus, le berger, ne nous prend pas pour des moutons, il nous invite à vivre debout, à prendre toute notre place dans l’existence.
Mais avouons que le suivre n’est pas toujours facile et souvent déconcertant. Il sait voir la pauvre vieille au Temple de Jérusalem qui ne met qu’une piécette dans le tronc, il ne dit pas qu’elle est une bigote, une superstitieuse, il dit qu’elle est extraordinaire et qu’on ferait bien d’imiter son désintéressement.
Il voit une prostituée et dit qu’elle a plus de chances d’entrer dans le Royaume de Dieu que ceux qui tiennent à leur richesse ou se drapent dans leur vertu ou leur savoir.
Il voit un centurion et ne dit pas « c’est un occupant », il dit » Je n’ai jamais vu pareille foi en Israël « .
Il voit Nicodème et ne dit pas « ce savant est un intello » il lui ouvre le cœur et l’esprit par une renaissance spirituelle.
Jésus n’a pas dit : » Ces grands prêtres ne sont que des juges iniques, ce Pilate n’est qu’un pantin, un pleutre, cette foule n’est qu’une plèbe, il dit : » Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Jamais Jésus notre berger n’a condamné, n’a maltraité, n’a embrigadé, emprisonné quiconque, il laisse le jeune homme riche repartir tout triste, lui qui n’ose pas se dépouiller de ses richesses.
Notre seul berger, notre guide voit en celui qu’il rencontre un extraordinaire possible, un avenir tout neuf, quel que soit son passé, si cabossé soit-il.
Jacques Thierry
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