ce 19 et 20 février 2022, les soeurs en formation on vécu une session sur la Parole à Saint Martin Belle Roche.
Merci à Valérie – dont on connait l’amour pour la Parole de Dieu – de nous avoir invitées ce week-end « à un voyage dans le désert » à travers le chapitre 6 de l’Évangile de Jean, avec en arrière-fond les chapitres 15 et 16 du Livre de l’Exode.
Merci à nous toutes, Angeline, Chau, Thuy, Phuoc, Ruffine, Victorine, Mathilde, Farah, Yên, Catherine, Patricia, pour ce pain partagé de la Parole, de nos paroles.
S’il est bienvenu après une session de laisser du temps au temps pour accueillir, recueillir ce qui s’est dit en profondeur dans l’aujourd’hui de chacune, je vous partage toutefois un premier écho, espérant qu’il en suscitera d’autres…
« Pourquoi chercher Jésus au désert, lui qui y fut si peu ? Quelle est l’essence de l’érémitisme ?».
Ces questions au départ de notre petit parcours biblique sont venues croiser l’interrogation que nous renvoie Thérèse de Jésus dans le Chemin de perfection, quand elle définit à l’intention du petit groupe de religieuses de la nouvelle fondation de San José, une « manière d’être » au Carmel qu’elle relie ni plus ni moins aux premiers ermites du Mont Carmel, « nos devanciers » (C 13, 6 ; 14, 3).
Qu’est-ce que le désert dans notre expérience spirituelle ?
Il était bon de retourner ensemble à la source de la Parole et d’échanger autour de cette question alors que « Le silence et la solitude, « le désert », sont en quelque sorte inscrits au cœur de la vie du Carmel » (Règle de vie du Carmel Saint Joseph, 49 § 5).
Cela est venu déposer en moi comme des graines jetées en terre auxquelles il sera tout aussi bon de revenir dans la réflexion et la prière. Je vous en partage quelques-unes….
Le désert est un passage, un entre-deux. Quand il s’invite dans nos histoires, nous le voyons souvent sous son angle de « temps d’épreuve » à l’image de l’expérience du peuple en Exode (Ex 8, 6 ; 17, 7), quand bien même cette épreuve donne d’apprendre qui est Dieu. Mais cette connaissance entre Dieu et son peuple est mutuelle et se vit dans la réciprocité… Dieu aussi « connaît » et « reconnaît » l’homme en marche que nous sommes…
Après le don à la foule du pain et des poissons, « quand ils furent repus, Jésus dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, afin que rien ne soit perdu ». » (Jean 6, 12).
Par cette demande, Jésus invite à préserver le don et engage l’avenir des disciples conviés au partage. Même si la « spiritualité de la manne » garde toute son importance, celle de la confiance en Dieu afin de pouvoir se tenir dans le moment présent, la surabondance des pains et des poissons n’est pas pour les disciples mais pour le peuple. « Ce qui nourrit n’est pas de recevoir mais de donner ce qui a été reçu » ….
« Jésus dit donc aux Douze : Vous ne voulez pas partir vous aussi ? » (Jn 6, 67). Jésus apparaît ici comme respectant la liberté des disciples. Ce trait de sa personne éveille notre attention et se retrouve dans un texte de la liturgie de ce jour. Quand Jésus demande au père de l’enfant possédé : « Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? » (Mc 9, 21), il n’est pas question de faire une bonne anamnèse médicale, mais d’ouvrir un espace, encore et toujours, où la foi pourra peut-être advenir….
Ce fut un beau temps et une grande joie pour la communauté alors qu’ aucune session n’avait pu se tenir en présentiel depuis 2 ans !
Sr Patricia, Saint Martin Belle Roche
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